University of Florida Homepage

L’observation des élections – Tchad

Pour renforcer la crédibilité et la transparence des processus électoraux, l’observation électorale est devenue aujourd’hui incontournable. Elle est de plus en plus structurée et mobilise l’attention et le soutien des partenaires au développement dans le cadre de l’assistance électorale. Alors même qu’elle était déjà acceptée aux premières élections multipartites qui ont eu lieu en 1996 et en 1997 le principe de l’observation électorale a été très clairement posé par l’Accord Politique du 13 août 2007 et consacré par la Loi N°020/PR/2008 du 19 décembre 2008 créant la CENI.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord politique, qui a mis un accent particulier sur l’observation électorale, un projet de formation des formateurs des observateurs nationaux et de leur mise en réseau a été exécuté par l’Institut Electoral pour une Démocratie durable en Afrique (EISA). Ce projet a formé plus de trois cent formateurs sur l’ensemble du territoire national.

Pour les dernières élections, la CENI a enregistré et traité les demandes d’accréditation des observateurs nationaux et internationaux. Au total, cent quatorze (114) Organisations Non Gouvernementales (ONG) et organisations de la Société Civile ont été accréditées par la CENI pour observer toutes les étapes du processus électoral sur l’ensemble du territoire. C’est donc à cette dernière qu’il revient d’accréditer les missions d’observation électorale.

Sur le plan national, l’observation électorale est conduite par les organisations de la société civile, généralement constituées en réseaux ou plateformes. Les principales structures nationales d’observation électorale sont la Coalition Indépendante pour des Elections Libres (CIEL), l’Observatoire National Indépendant de suivi des Processus Electoraux et de la Démocratie (ONIPED), le Centre de Solidarité des Jeunes pour la Formation et le Développement (CSJEFOD), la Coordination des Associations de la Société Civile et de Droits de l’Homme (CASCIDHO), le Réseau des Organisations de la Société Civile au Tchad (RESOSCIT).

Au plan international, les principales missions d’observation électorale ont été déployées par l’Union Européenne (à l’occasion des élections législatives du 13 février 2011), l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Union Africaine, la Communauté des Economique des Etats de l’Afrique Centrale.

Les rapports entre les différentes structures impliquées dans l’observation électorale sont très sommaires. En ce qui concerne les réseaux nationaux d’observation électorale notamment, les rapports sont parfois empreints de méfiance. Ils sont à l’image des divisions qui parcourent les organisations de la société civile. Les organisations de la société civile au Tchad sont très fortement divisées. Une partie, dite radicale, est cataloguée comme proche de l’opposition et une autre, dite alliée, est proche du gouvernement. Néanmoins, un rapprochement appréciable a été noté dans le déploiement à l’occasion des dernières élections. Même si l’objectif de la mise en réseau des organisations nationales impliquées dans l’observation électorale a rencontré l’hostilité de nombreux acteurs, les jalons ont été posés et il appartient aux uns et aux autres de poursuivre le rapprochement. L’échec de la mise en réseau s’explique essentiellement par les divergences entre les tendances de la société civile et l’égo des dirigeants des principales organisations.

Bien que des observateurs internationaux aient participé à l’observation des élections, il n’y a pas eu de collaboration avec les observateurs nationaux, les premiers, compte tenue de l’étendue du territoire observent à N’djamena et sont toujours les premiers à faire des déclarations pour apprécier le déroulement du scrutin. La collaboration se tient seulement au rencontre dans les bureaux de vote mais une collaboration dans l’observation n’est pas organisée.

Liens utiles et ressources documentaires

This post is also available in: English (Anglais)