Les débats actuels autour des élections portent sur un certain nombre de points. Ils traduisent en filigrane les insuffisances du code électoral qui est censé prendre en compte les récentes évolutions sur les plans social (évolution de la population, place des nigériens de l’extérieur), politiques (financement des partis politiques, rejet des listes aux élections législatives, etc.) et administratif (le Niger est passé de 36 à 63 départements).
Au vu d’un certain nombre de difficultés relevées lors des échéances électorales précédentes, des débats ont mobilisé la classe politique, la société civile, les partenaires extérieurs du Niger. Ces débats ont porté sur le fichier électoral (1), sur le rejet des listes aux législatives de 2011 (2), sur le vote des nigériens de l’extérieur (3) et sur le financement des partis politiques.
Sur le fichier électoral : Pour ce qui est du fichier électoral, tous les acteurs ont fini par opter pour la biométrie. Le Conseil national du dialogue politique (CNDP) a déjà envoyé un texte au gouvernement pour la mise en place d’un comité ad hoc chargé de réfléchir sur la question. Ce fichier qui parait fiable et qui peut procurer des cartes individuelles (qui ne permettront pas le vote par procuration et par témoignage) est vivement attendu par la classe politique Nigérienne. Des discussions sont en cours entre le secrétariat permanent du CNDP et certains partenaires comme le PNUD et l’Union Européenne pour la mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation de ce fichier.
Le rejet des candidatures aux élections législatives de 2011 : Pour ce qui est du rejet des candidatures pour défaillance dans la constitution des dossiers et le débat sur la dissolution de l’Assemblée Nationale (pas assez représentative parce que plusieurs grands partis n’ont pas pu se présenter dans leurs fiefs traditionnels), le consensus semble difficile. D’une part, l’issue incertaine d’élections anticipées inquiète les partis au pouvoir tandis que les partis de l’opposition pensent y avoir tout à gagner. D’autre part, les « petits partis » (qui ont profité de cette situation pour avoir quelques sièges aux dernières législatives) ne veulent pas les perdre à l’issue d’élections législatives anticipées qui pourraient émincer leurs chances d’obtenir des sièges. Pour l’heure, le CNDP a envisagé des formations à l’endroit des partis politiques pour les outiller dans la constitution des dossiers de candidatures pour éviter à l’avenir de tels désagréments.
Le vote des nigériens de l’extérieur : Le débat sur le vote des nigériens vivant à l’étranger a émergé. Les opérations de recensement initiées dans le but de faire participer les nigériens de l’extérieur aux élections de 2010-2011 n’ont pas abouti. Compte tenu des ressources limitées et du manque de temps face à l’envergure de l’opération, la question du vote des nigériens de l’étranger a été reportée pour 2015.
Le financement des partis politiques : Pour le financement des partis politiques, le CNDP a abouti au consensus d’élargir la subvention de l’Etat à tous les partis en règles au lieu des seuls partis représentés à l’Assemblée ou qui ont des conseillers élus. Au regard des difficultés réelles qu’ont les partis à respecter les consignes de la Cour des Comptes dans la gestion de leurs comptes, le secrétariat permanant du CNDP a programmé un renforcement des capacités des partis dans ce domaine. Par ailleurs pour pallier à la question de la permanence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), deux (2) postes de secrétaires généraux adjoints et des départements techniques ont été créés.
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